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Musique : Kayawoto à la conquête du monde avec son album « Maouland »

  • 2021-03-27
  • Ouagadougou

Kayawoto, l’auteur du titre à succès Rakanra biiga a présenté à ses fans et aux mélomanes son tout premier album baptisé « Maouland ». C’était le vendredi 26 février 2021, dans l’enceinte du Centre national des Arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA), en présence d’un parterre de grands noms de la musique burkinabè.

« Maouland », c’est le titre du tout premier album de Abdoul Kaboré à l’Etat civil, connu sous le nom de Kayawoto. Inspiré de son cri de guerre, de sa signature « Maou » et du mot « land » qui signifie pays, « Maouland » sonne comme une marque de reconnaissance à l’endroit de tous ceux qui s’identifient à lui. « La Maouland, c’est un mot que j’ai créé pour les fans et qui veut dire la ville de Maou. Cette ville est sur les réseaux sociaux et concerne tous ceux qui écoutent et partagent Kayawoto », a expliqué l’artiste. 

Pour satisfaire la Maouland, Kayawoto dit s’inspirer tout simplement de « la vie, de la galère et de l’argent ». « Je me suis beaucoup penché sur l’argent parce que tout le monde travaille pour ça. La santé avant tout, mais l’argent est devant », pense l’artiste. Et ce, parce que le concepteur de la Maouland part du principe qu’ « il y a  beaucoup de jeunes aujourd’hui qui se sacrifient pour traverser le Sahara ou pour aller se noyer dans la mer juste à la recherche de l’argent ».

Ainsi, à travers ses clips où le luxe et la belle vie sont exposés à souhait, Kayawoto dit créer ce monde pour vendre le rêve aux jeunes et surtout pour leur dire que « c’est possible de se réaliser ici et qu’ils n’ont pas besoin d’aller se sacrifier dans le désert où à la mer ». Une position qu’on peut comprendre de la part de celui-là même qui se reconnait comme un « fils du ghetto » et qui dit avoir fait le Togo et le Ghana pour embrasser des activités comme l’orpaillage, la restauration, la mécanique auto… à la recherche de l’argent. D’ailleurs, le vendeur de rêve voit plus grand et entend conquérir l’international.

Smockey, artiste musicien

Kayawoto, le premier burkinabè à remplir Bercy ?

« S’imposer à l’international en commençant par remplir le Stade Issoufou Joseph Konombo », c’est le rêve que caresse l’auteur de Rakaran biiga. Pour ce faire, Abdoul Kaboré à l’état civile, dit savoir compter sur les « Maoulandais » et la presse pour faire voyager sa musique. Concrètement, « dans 10 ans, je me vois remplir le Stade du 4 août et pourquoi pas faire un guichet fermé à Bercy », aspire Kayawoto.

En outre, si l’album est chanté en mooré, l’artiste pense que cela ne le rend pas moins concurrentiel à l’international. « J’ai choisi le mooré parce que dans ta langue, tu es plus libre. Je préfère chanter dans ma langue parce que c’est original », s’est-il justifié tout en affirmant qu’il est capable de défier Américains ou Français en freestyle, en chantant en mooré.

Dans ce sens toujours, l’artiste peut également compter sur les aînés comme Floby et Smockey avec qui, il a fait des collaborations sur son album. Présent à la dédicace, Smockey a conseillé au jeune rappeur de « garder la tête dans les étoiles » mais aussi de « garder les pieds sur terre ». Satisfait de cette collaboration et pour encourager le jeune artiste, Smockey s’est adressé aux critiques en ces termes : « quand j’entends les ‘grands’ théoriciens de la culture burkinabè dire qu’il faut rentrer en laboratoire pour créer une musique typique de la région, non! On ne rentre pas en laboratoire, il faut seulement produire et créer des échanges sectoriels entre toutes les couches musicales et à un moment donné, il y a un genre qui va s’imposer de lui-même ».

Pour l’heure, avec son producteur San Remi Traoré, Kayawoto travaille sur la promotion de son album tout en préparant son premier concert au stade Issoufou Joseph Konombo même si pour des raisons du covid-19, la cuvette n’est pas encore acquise.

Enfin, ceux qui veulent écouter les 14 titres de l’album Maouland dont Vinoogo; Talgabiiga; Akamiye; Toongo; femme battante… et autre, peuvent s’en procurer chez les vendeurs de disque au prix unitaire de 5 000 F CFA.

Franck Michaël KOLA

 

 

 

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